Préhistoire. L’aube de l’humanité a dû voir naître des coureurs exceptionnels. La quête de nourriture aura certainement poussé certains chasseurs à traquer le gibier en le coursant quelques fois même à fuir précipitamment devant un animal. -Nécessité quand tu nous tiens !- Certains auront excellé à cet exercice. Cette préhistoire de la course à pieds ne nous est accessible que grâce à la déduction et à quelques dessins trouvés sur des roches. 3500 Av JC. Les premières traces de course où d’exercice qui ne découleraient pas d’une obligation vitale mais d’un désir de compétition conduisant donc à la naissance de l’athlétisme remonteraient à 3 500 ans avant JC en Egypte. 15 ème siècles av/jc Les Crétois prennent plaisir à la course à pied. En Indes. Un hymne du Rig Veda célèbre vishnu dont les « vastes enjambées» symbolisent selon le sama veda («savoir des mélodies>), les états de la conscience et l'omniprésence du dieu. « je proclame les louanges de Celui-qui-pénètre-tout. Arpentant l'univers en trois vastes enjambées, Il délimita les régions et soutint le point de convergence ultime. En trois vastes enjambées, le grand Arpenteur ! «Loué soit-Il pour son pouvoir vivifiant ! Comme un taureau en liberté, il va où il le désire et parcourt les montagnes. En ses trois enjambées demeurent tous les mondes et tous les êtres (...) « L'empreinte de ses pas est emplie d'un miel Qui réjouit chacun à sa façon 776Av.. jc Toutefois, c’est en Grèce que des principes généraux concernant les épreuves sportives seront définies, notamment dans la cité de Sparte. La discipline athlétique était alors fortement emprunte de religion et participait à l’édification de la nation grecque en partie grâce à la trêve militaire instaurée durant les jeux et respectées par les différentes et quelquefois adverses cité grecque. Course de cinq hommes. V ème sièle av/JC (musée du Louvres) La course à pied était aussi utile militairement. Quel avantage en effet de disposer de combattants capables de parcourir 100 km par jour. Ces jeux sportifs étaient pratiqués dans divers lieux et se nommaient : jeux Néméens, jeux Pythiques et les fameux jeux Olympiques. Les coureurs concouraient à Olympie sur un stade dont la légende fait d’Hercule l’architecte. Les six cents pieds d’Hercule délimitent un stade de 192.27mètres de long (le pied d’Hercule mesurait donc 32.045 cm.(Il chaussait donc du 48 fillette !). À l’époque, les coureurs portaient une ceinture destinée à protéger les reins et retarder les effets de l’essoufflement... (sic). Quelques artistes se sont inspirés de la tradition sportive de la grèce antique pour nous transmettre quelques beaux dessins En 776 avant JC La seule épreuve prévue au programme des premiers jeux Olympique fut la course du stade que gagna un patron de bar nommé Koerobos. Il n’est donc pas faux d’affirmer que le deux cents mètres est la première épreuve de l’histoire de l’Olympisme. Quelques dizaines d’années plus tard, un 24 stades que les anciens nommèrent dolique (4614.5m) où course longue fut créé et un certain Hyponos de Sparte la remporta. Le fond court était né. On peut rapprocher cette course du 5000m moderne. 500 av/jc Darius, roi de Perse, organisa le premier service national des communications en employant des coureurs de relais. La course des flambeaux (musée du louvres). Une course de relais. La course D’après Solon : "Nous exerçons notre jeunesse à la course. Il s’agit, principalement, quand le parcours est long, d’apprendre à économiser ses forces et son souffle avec assez d’adresse pour tenir jusqu’au bout. Si au contraire, il n’y a qu’à parcourir une courte distance, on apprend à déployer toute sa vitesse." 3 ème siècle La tradition Olympique grec s’effondre vers le 3 ème siècle après JC dans la décadence et l’anarchie. Il faudra attendre plusieurs siècles et se transporter en Angleterre pour retrouver des écrits prouvant la résurgence de la course à pied pratiquée en tant que sport. Au japon, les laquais coureurs de la corporation des djinrishki étaient réputés pour leur résistance. 12 ème siècle À Londres, sous Henry 2, un moine de Canterburry nous rapporte que des jeunes se défiaient dans des courses interminables. Un système de coureurs relayeurs fut instauré par les civilisations aztèques et incas. Le reseau comportait des relais de 5 kilomètres grace auxquels les nouvelles et les informations se propageaient à environ 15 km/h. 15 ème siècle Un document du 15 ème siècle, nous apprend qu’Henry 5 était un coureur émérite, et qu’un jour il rattrapa un daim avec 2 de ses lords. Henry 8 (1508-1547), dans sa jeunesse pratique la course. Sir thomas Elyot écrit en 1531 : La course est non seulement un excellent exercice, mais c’est aussi un passe-temps louable. Il appuie cette affirmation en prétendant qu’Achille, Alexandre et Epaminondas étaient de grands coureurs (?). Vers 1570 Les gens du peuple, remplace le match de football annuel des cordonniers contre les drapiers par une épreuve de course à pied sur une pelouse de Chester. En conséquence, la cour et la noblesse Anglaise se détournent de l’athlétisme. En 1595 Dans « Henry 4 », William shakspeare fait dire à Falstaff : »je donnerais bien mille livres pour pouvoir courir aussi vite que vous ». La Suisse organisa des manifestations athlétiques et notament des courses à pied. 17 ème siècle Un jeu de course pratiqué en Angleterre, par le peuple au milieu du 17 ème siècle : 1 Tous les participants sont groupés. 2 Un meneur désigne un lieu, un objet (tel qu’un tronc par exemple) qu’il point du doigt et s’élance vers la direction indiquée sur l’instant. 3 Tous les coureurs doivent rallier le lieu désigner au plus vite. 4 Le dernier arrivé écope d’un gage. À la fin du 17 ème siècle, par puritanisme, l’église anglicane fait tout son possible pour réfréner le goût pour les joutes athlétiques mais cela ne dure qu’un temps et la rébellion à cette volonté négativiste vis à vis du sport a existé. En 1653, on relate qu’un boucher réalisa une course de 20 miles (32km) en moins d’une heure et demie. Et encore on dit qu’il boucla les 4 derniers miles moins comme une course que comme un amusement. A l'époque, les parcours des coureurs semblaient bien dangereux pour les chevilles. Les FOOTMEN À cette époque, naissent les « footmen ». Ils ont pour mission de rallier la capitale où un conté voisin le + rapidement possible pour porter les messages de leur maître. Ils dépassent allègrement les lourdes carrioles qui cahotent sur des chemins et des routes déplorables quand ce ne sont pas les cavaliers eux-mêmes qu’ils sèment. Après les courses hippiques, les nobles font concourir leurs footmen et des parient fleurissent. Les meilleurs footmen sont convoités et négociés un peu comme des chevaux par la noblesse fortunée. Un « running footmen » doit être capable de courir sans prendre de repos ; 15 miles (24 km) en moins de 2 heures. De piquantes anecdotes nous ont été transmises à leur sujet par les annales des comtés britanniques. Lord Home, dont le château est situé à 35 miles (56 km) d'Edimbourg, charge, un soir, son meilleur coureur d'aller porter une lettre dans cette ville. Le lendemain, Lord Home, en se levant, aperçoit son coureur qui dort dans l'antichambre. Lord Home le réveille d'un coup de canne et lui demande des explications. Le «footman» lui tend alors une lettre. C'est la réponse qu'il a ramenée quelques instants plus tôt d'Edimbourg après avoir couvert 70 miles dans la nuit. La chronique nous apprend encore que, sous le règne de Charles II, Lord Lauderdale donne un grand dîner d'apparat, lorsque son intendant constate qu'il manque un saladier d'argent pour compléter le couvert. Ce saladier se trouve dans un autre domaine du Lord, à quinze milles (24 km) de là. L'intendant dépêche un serviteur, qui revient trois heures plus tard avec la précieuse pièce. Il a couvert 48 km. Running footmen en pleine action Il arrive que ces merveilleux pedestrians rivalisent avec les chevaux. Ainsi le Duc de Malhorough a pour habitude de conduire un phaeton sur le trajet Londres-Windsor contre ses propres « footmen » ; l'Un de ceux- ci arrive avant son maître au terme des 40 km. Mais quand il tend la main pour recevoir sa récompense, il tombe raide mort... Ces «footmen», ancêtres des marathoniens d'aujourd'hui, suivent un régime spécial. Ils ne mangent que des viandes rouges, peu cuites, des oeufs. En course, ils tiennent à la main un gros bâton creux, qui leur sert à la fois de balancier, de moyen de défense et de panier à provision. Ce bâton est couronné. À l'extrémité supérieure, par une boule contenant des oeufs durs et une fiole renfermant du vin blanc. Illustration fin 19 ème 19 ème siècle A partir de 1850, il existe 2 athlétismes. 1) professionnel (première piste en 1850) 2) amateur fait pour gentlemen qui créent des clubs pour ne pas se mêler au monde professionnel. (il lui faut construire des pistes réservées, la première en 1869). La première réunion d’Athlétisme en France, organisée par de jeunes Anglais en 1867 eut lieu A Boulogne-sur-Mer. La première piste en cendrée française fut construite en 1882 à Paris place du Danube dans le XIXe. En 1868, un certain Curtis utilise pour la première fois un "objet" qui va révolutionner l'athlétisme : les chaussures à pointes . La création en 1880 de " l’Amateur Athletic Association " est liée à la conception de l’amateurisme ; " Toute personne qui n'a jamais pris part à des compétitions pour de l’argent, avec ou contre des professionnels, et qui n'a jamais essayé de tirer de l'athlétisme un moyen d'existence". La formule véritable date de 1866 : "Est amateur tout gentleman qui n'a jamais pris part à un concours public ouvert à tous venants, ou pour de l'argent provenant des admissions sur le terrain ou autrement ; ou avec des professionnels pour un prix ou pour de l'argent provenant des admissions sur le terrain ou autrement ; ou qui n'a jamais été, à aucune période de sa vie, professeur ou moniteur d'exercices de ce genre comme moyen d'existence ; qui n'est ni ouvrier, ni artisan, ni journalier." En 1896 Léonard Hust bat le record des 40 kilomètres détenu par le Grec Louys, entre Paris et Conflans, en 2h 31 min 20 ème diècle En 1900, en Grande Bretagne : les premiers chronomètres affichant les dixièmes de seconde font leur apparition sur le marché. le 11.10.1903, François Péguet gagne le premier Bordeaux - Paris à la marche, soit 600 km en 114 h 22 min 20s. En 1904, au JO. St Louis : tricherie de Forz qui fait la moitié de son marathon en automobile. J.O. de Londres (1908). Le 24 juillet, Pietri Dorando finit laborieusement son marathon, tombe, marche, tombe, se relève et s'écroule à 40 mètres de l'arrivée. A ce moment l'Américain HAYES pénètre sur le stade. Emus un journaliste italien, des officiels se précipitent et relèvent Dorando, et c’est un officiel en canotier, un porte-voix à la main droite et l'athlète à la main gauche qui aide l'italien à franchir la ligne d'arrivée en vainqueur. Il fut disqualifié au profit de l'américain et n'obtiendra pas la médaille d'or mais un prix spécial de consolation (une immense coupe dorée) offert par la reine Alexandra, femme d'Edouard VII. Aujourd'hui, les officiels ont moins de cœur ! Transporté d'urgence à l'hôpital, il resta de longues heures entre la vie et la mort. Sans les premiers massages cardiaques du docteur Bugler, Pietri Dorando n'aurait sûrement pas survécu . Plus tard, on aurait affirmé que l'italien se serait dopé à l'atropine et à la strychnine. En 1912, on a pris en considération la vitesse de vent (2 m/s) pour homologuer les records. Aujourd’hui, souvent, on cours pour le plaisir, pour la santé et le bien être qu ‘un jogging régulier peut procurer. Pour beaucoup de coureur, l’excellence et la performance n’est même plus le gage se leur intérêt pour la course à pied. De cette » philosophie », le jogging est né. |