Cela fait maintenant quelques semaines, plusieurs mois que vous courez et vous avez réalisé des progrès extraordinaires.
D’ailleurs, les chronos ne trompent pas. Ils descendent, ils descendent et avec l’impression de moindre effort en plus.
Mais quelles sont les limites ?
L’étape suivante de votre parcours sportif peut être le désir de concourir, pour tester ce que vous valez par rapport aux autres. Juste pour voir.
Ça peut être, par exemple, à l’occasion d’une course organisée à côté de chez vous, qui emprunterait un tronçon de vos chemins d’entraînements favoris et qui vous emmènerait à penser ce qui suit :

-Quoi ! mais c’est mon parcours Ca ! . J’en connais toutes les bosses, la moindre pierre, les traîtrises et astuces. J’y ai mes repères pour placer ici une accélération parce que je sais que je pourrais récupérer là et tout et tout. Je ne peux pas laisser faire cette course sans moi. Je vais prouver que c’est mon territoire. Non mais !

Voilà, vous avez pris votre décision, et le jour de l’inscription, vous vous présentez, un peu intimidé sur des lieux proches de votre futur exploit et là... Patatras. La préposée aux inscriptions vous demande de présenter un certificat médical en bonne et dû forme, ou une photocopie de celui-ci pour pouvoir participer à la compétition. Avant tout et si vous êtes du style réactif, n’oubliez pas que la préposée aux inscriptions est une bénévole et que quoi qu’il en soit, elle applique la loi.

En effet depuis le mois de Mars 1999, les coureurs sur routes souhaitant participer à une compétition, sont tenus de présenter un document de ce type. Voici le texte officiel de cette loi:

Pour obtenir ce précieux Sésame, il est conseillé d’aller consulter un médecin du sport qui vous le délivrera après une auscultation et les quelques tests de rigueur. Le cas échéant, un médecin de famille est habilité. Voici un exemple d’un certificat médical rédigé sur feuille à en-tête:

Date :
Je soussigné, certifie suivre et avoir examiné ce jour, Mr................né le ......... .
L’interessé ne présente aucune contre indications à la pratique de la course à pied (1/2 fond, fond...).
Signature du médecin..............Cachet + signature à la mairie.

Parfois, les organisateurs, conserveront le certificat ou sa copie jusqu'à la fin de la course.

Vous aurez compris que le certificat médical de non contre indication à la pratique de la course à pied est en réalité une décharge de responsabilité. S'il manquait, l’organisateur de la course serait considéré comme responsable en cas de problème physiologique qui pourrait vous arriver comme une rupture d’anévrisme ou toutes autres accidents. Il faut savoir que chaque année, en France, 1000 sportifs en pleine condition physique meurent subitement à l'entraînement ou en compétition. Statistiquement, parmi les concurrents des 20 km de Paris attendant le départ 2 vont mourir dans l'année, en pratiquant leur sport préféré. La mort subite du sportif est par définition un décès brutal ou rapide (survenant en moins d'une heure après le début des symptômes) au cours ou peu après une activité physique, en l'absence de traumatisme ou d'antécédent pathologique connu.

Une délégation de la FFA a été reçue au Ministère de la Jeunesse et des Sports le 14 septembre 1999 par Jean Poczobut, (Conseiller Technique Sport) de Madame le Ministre. Des réponses ont été apportées aux différentes questions de cette délégation, et elle a été informée de la préparation d'un texte d'application concernant l'obligation de présenter un certificat médical de non contre-indication (article 6 de la Loi du 23/03/99), afin d'éviter des interprétations divergentes de la loi dans les différents départements. Ne pouvant attendre la sortie de ce texte pour préparer la prochaine saison, elle a regroupée ci-dessous, les dispositions nouvelles qui seront incluses dans le règlement 2000 des courses hors stade, et dont la formulation a été soumise à l'approbation du Ministère.

Conditions obligatoires pour participer à une compétition de course hors stade :

- Être titulaire d'une licence sportive (toute discipline) en cours de validité.
- Pour les non-licenciés : posséder un certificat médical de non contre-indication à la pratique sportive datant de moins d'un an.
- Dans le cadre de la mise en place obligatoire des règles de sécurité, cette obligation est applicable dans toutes les compétitions, quel qu'en soit l'organisateur.

Obligations de l'organisateur :
1 - Avant le départ de la compétition, l'organisateur doit être en possession :
* Pour les licenciés de la Fédération française d'athlétisme : d'un bulletin d'inscription comportant le numéro de licence, et l'année d'obtention (obligatoirement saison en cours).
* Pour les licenciés d'un autre fédération sportive : d'un bulletin d'inscription comportant le nom de la fédération sportive, le numéro de licence et l'année d'obtention (obligatoirement saison en cours).
* Pour les non licenciés : d'un bulletin d'inscription auquel est annexé le certificat médical de non contre-indication à la pratique sportive en compétition ou sa photocopie.
Ces documents seront conservés par l'organisateur en tant que justificatifs en cas d'accident.
Aucun autre document ne peut être accepté pour attester de la présentation du certificat médical.
2 - L'obligation de présenter une licence en cours de validité ou un certificat médical de non contre-indication s'applique également à tous les coureurs étrangers, à l'exception de ceux engagés par un manager agréé par la fédération nationale concernée, qui sera alors responsable de ce contrôle.
3 - Au moment du départ, afin de dégager sa responsabilité en cas d'accident, l'organisateur devra prendre les dispositions nécessaires pour interdire le départ aux athlètes ne remplissant pas les conditions fixées et n'ayant pas obtenu de dossard.
4 - Conformément à la circulaire ministérielle de mars 1999, l'organisation d'une épreuve nouvelle, non inscrite préalablement au calendrier officiel, nécessite la consultation de la structure déconcentrée de la Fédération délégataire (Commission des courses hors stade) chargée de contrôler le respect des règles techniques propres à la discipline et des règles de sécurité (notamment contrôle des certificats médicaux).

Modalités pratiques pour la gestion des inscriptions et la distribution des dossards :
1- Inscriptions par courrier : La photocopie de la licence ou le certificat médical seront demandés en même temps que le bulletin d'inscription, permettant d'effectuer un contrôle préalable avant la distribution des dossards et permettant éventuellement une expédition des dossards avant la course.
2 - Inscription par Minitel ou par Internet : L'organisateur devra mettre en place le personnel suffisant pour effectuer le contrôle des licences et collecter les certificats médicaux pour les non-licenciés et les coureurs étrangers au moment de la rentrée des dossards.
3 - Inscription sur place : Elles sont à limiter au maximum et un délai suffisant doit être prévu entre l'heure limite où elles pourront être acceptées et le départ de la course.

Ces dispositions sont prises en application des textes en vigueur, notamment la Loi du 23 mars 1999 relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage après avis du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Un texte d'application est en préparation en ce qui concerne l'article 6 de cette loi.





Un avis comme un autre:

La mesure de précaution que constitue cette loi sur le certificat médical est très contestée aujourd’hui encore. Évidemment, cet examen obligatoire constitue une sélection écartant les sujets potentiellement les plus exposés aux accidents cardio vasculaires.

Toutefois, le législateur à négliger certains aspects humains. Combien de coureurs se sont alignés au départ de leur première course sur un coup de tête, motivé par l’ambiance et l’émulation perceptible avant une épreuve pédestre ? Combien d’entre eux y ont pris goût ? La réponse à ces 2 questions, c’est : beaucoup. Une telle mesure détruit cet idéal de liberté instinctive. De cette manière, on encadre et on rigidifie à l’extreme, l’un des derniers sports populaire par excellence exaltant le goût de l’effort. Sport qui ne nécessitent pas d’installation lourde et que l’on peut pratiquer avec un budget réduit (Encore qu’on pourrait discuter pendant longtemps sur les tarifs pratiqués pour l’inscription à certains marathons).

De toute façon pour en revenir au certificat médical: Le débat politique et/ou philosophique sur la responsabilité individuelle étant toujours et certainement pour toujours âprement débattu, chacun décidera de son opinion suivant ses convictions ou au cas par cas. Le fait est qu’il faut faire avec.