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La bataille de Marathon (490 av/jc)


Contée par Philippidès, le coureur mythique.
Telle que l’histoire et la légende nous l’ont transcrite.

Ceci est un essai, une histoire mettant en scène un homme qui n’a peut-être jamais existé. Mais les références historiques et le déroulement de cette bataille sont encyclopédiques.

Il y a 2490 ans de nous :

Ce 13 septembre, je me trouve ici, sur le mont Agriliki avec huit milles des miens et mille combattants Planéens, nous tentons de dévisagez nos vis a vis.
Ils ont débarqué de leurs navires sur la plaine de Marathon.
Des archers et des cavaliers réputés invincibles.
Ils disent vouloir se venger de l’aide que nous avions apportés à la ville de Milet qui luttait contre eux, mais nous connaissons leurs motivations réelles.
Ils aiment détruire.
Ce sont des ignorants que le despotisme et l’esprit expansionniste animent.
Je tuerai puis mourrai tout comme mes voisins le feraient si cela permet à notre peuple de continuer à vivre libre.
Ils sont vingt mille où cent mille Perses et Medes coalisés, commandés par Darius 1er .
Ceux-là qui vont devoir périr sous nos piques et par notre acharnement.
Les deux armées se scrutent depuis 8 jours dans un silence qui ne durera pas.
Un silence d’avant la mort.

Je suis déjà fatigué alors que la bataille se prépare.
Le général Miltiade dont on dit que le sang d’Achille coule dans les veines m’a envoyé il y a quelques jours à Spartes.
Ma mission était de quérir l’aide de ce puissant état guerrier pour repousser l’ennemi .

On m’a choisi comme messager car je suis un coureur.

coureur grec
coureur du temps de philippides

Nul autres parmi les Athéniens ne possède mon endurance.
Je suis arrivé plus tard de trente et six heures et plus loin de deux cent cinquante kilomètres à mon but.
Mon cœur solide et mon âme volontaire sont les trésors que les dieux m’ont légués.
Durant ce voyage, j’ai vécu un événement extraordinaire, entendez le si, vous pouvez le croire.

Mes pieds nus endurcis par mille et mille foulés embrassaient ce jour-là la région d’Arcadie.
Je portais parfois une tunique légère, il faisait chaud et rien ne devait entraver ma progression.
En traversant le mont Parthénion, une voix issue du néant m’a interpellée.
« Philippides » entendis-je « Les Athéniens sont bien ingrats. Alors que vous ai déjà si souvent secourus, vous semblez m’oublier et mon culte s’efface de votre mémoire. Retiens ces paroles et transmet les à ton retour. »
Le dieu Pan m’avait parlé en ces termes.
Dubitatif, je poursuivis ma route et suis parvenu à Sparte ou le conseil de la cité m'a reçu.
Ils refusèrent de nous aider car selon des préceptes religieux, on ne marche pas en arme avant que la lune montante n’ai atteint sa plénitude et comme l’ennemi avait débarqué le sixième jours de la lune, c’était bien le cas actuellement.
Ainsi, voici la manière dont Pan s’est vengé !
« Pourtant sache oh Pan que les Athéniens, mes frères, ont promis de te bâtir un sanctuaire et de t’offrir des sacrifices et des processions si tes voeux engendraient un combat salutaire pour nous ».

Carte du trajet de philippides
en rouge : Trajet possible qu'emprunta philippides pour rejoindre puis revenir de Sparte
en vert : Trajet de Marathon


Je suis revenu, toujours en courant dans ces contrés montagneuses pour rapporter à notre stratège Miltiade le refus des Spartiates de nous venir en aide immédiatement et en ayant délivré le message de Pan.
J’ai ensuite endossé mon armure, coiffé mon casque et me suis armé.
Supportant comme mes compagnons de lutte les trente-cinq kilos de l’équipement réglementaire.

Peu de temps ont passés et cet après-midi nous attaquons par surprise.
Je me trouve non loin de Miltiades.
Je vois un détachement peu nombreux chargé comme une flèche les avants postes adverses alors que ceux-ci ne sont pas prêts, il se bat et atteint le centre du dispositif Perse, l’élite de leurs forces, mais fini par reculer non sans avoir fait des dégâts à l’ennemi et en emmenant dans son repli maints Perses désireux d’étriller les acteurs d'un assaut qui devait leur sembler bien suicidaire.
D’un mouvement tournant nos deux ailes principales, jusqu’alors cachées à l’ennemi ,attaquent le centre Persan maintenant accessible et nos hoplites dont je fais parti avancent.
Épaule contre épaule, le fils protégeant le père grâce à son bouclier, l’ami défendant l’ami avec sa lance, nous voici, comme un bloc que la mer voudrait disloquer.
Organisés et solidaires, nous résistons aux élans de ces fauves asiatiques en mal de mort qui pour l’instant offrent leur propre sang à la terre de Marathon et n’entament pas notre hégémonie.
Je vois certains des nôtres qui ne parviennent pas à dégager leur lance de l’homme qu’ils viennent d’embrocher et qui finira taillé en pièce au cœur de la phallange.
Des amas mortels se forment le long de notre colonne hérissée et dessinent le tracé de notre cheminement.
Plus nous avançons, plus nous sommes forts.
Grâce à Pan, la panique les submerge. Peut-être grâce à Hercule aussi ?.
Les Perses fuient et tentent de rallier leurs six cents navires.
Nous chargeons alors et le combat devient aquatique, nous tentons vainement d’enflammer leur flotte.
Beaucoup ont pu fuir, mais nous sommes victorieux.

guerriers grecs
hoplites grecs au combat (Véme siècle av/JC)

Je vois Miltiade qui me dit :
« philippides ! Cours à Athène et annonces notre victoire aux citoyens de la cité ».
Un tel honneur m’étreint le cœur et l’âme.

Je m’élance et cours comme jamais.
Je ne boirai pas pendant cette course.
Je nierai ma douleur et mon épuisement.
Ce n’est pas le moment de ralentir en aucune raison.
J’ai échoué à Spartes, voici ma rédemption.
Aujourd’hui je vais rendre heureux ceux de ma cité.
Je serai le héros qui annonça la merveilleuse nouvelle.
Mon équipement et mon armure oppressent ma respiration et emmagasinent la chaleur.
Je ne m ‘en séparerais pas car cela me freinerait.
Je n’ai rien mangé depuis longtemps maintenant.
Fi de cela, l’important c’est que les kilomètres défilent.
Je ne sens même plus le goût du sel sur mes lèvres.
On dit que le combat rend fou.
Qu’importe, j’entends encore l’agonie des Perses et cette pensée me galvanise.
Vite qu’arrivent d autres pensées qui me soutiendront dans mon entreprise.
Me voici aux portes d’Athène, un voile rouge a voilé ma vision teintant de sang la pénombre de la nuit.
Mon cœur semble animé d’une vie incohérente.
Depuis combien de temps suit-je parti ?
Trois heures peut être.
Voici mes frères Athéniens, je m’écroule à leur pied.
Je les vois suspendus à mes lèvres.
Sont-ils inquiets,
Pleins d’espoir?
Je suis heureux.
Et je murmure :

« VICTOIRE »

peinture du 19 eme siecle
Le soldat de Marathon par MERSON

Ainsi mourut Philippidès.
6400 Perses furent tués à Marathon contre 192 grecs.
Les combattants grecs furent enterrés sous un tumulus que l’on peut voir aujourd’hui encore.
Les Athéniens construisirent un sanctuaire en remerciement de leur triomphe à leur Dieu Pan et lui offrirent des processions et des sacrifices.
On sait quel legs nous offrit philippides. Sa course légendaire est parvenue jusqu'à nous et l’héritage de l’effort d’endurance perdure et est apprécié dans le monde entier.
Si philippides est l'inspirateur du Marathon moderne, on sait moins qu'il l'est également du Spartathlon. Le Spartathlon est une course de grand fond de 250 km reliant Athène à Sparte commémorant l'épopée de ce fabuleux coureur grec.


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