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Courir pour Atalante
Livret 2








Chapitre4
GEBRE

De ses mains de nourrisson d'un an et quelques mois, Gebre essayait d'attraper le papillon. Ses bras s'agitaient aussi anarchiquement que voletait le papillon autour de lui.
Soudain, profitant d'un instant d'inertie, l'insecte se posa sur la main de l'enfant. Le gamin poussa un cri strident puis secoua son poignet comme s'il avait touché une pierre de lâtre. L'agresseur finit par s'envoler.
Gebre se retourna vers le rire qui résonnait dans son dos et vis son père qui semblait s'amuser de sa mésaventure.
Peu satisfait que son effroi devienne sujet à rigolade, le gamin se mit à geindre.
Son père posa ses doigts sur les cheveux de l'enfant qui reconnu le ton de réconfort et d'apaisement qui vibrait dans la voix paternel. Il préférait nettement ca.
Gebre remarqua le sac et la lance que portait son père, il les pointa du doigt et fixant l'homme, lui demanda:

-La chasse? Papa, la chasse?.
-Oui gebre, je pars chasser avec quelques autres. Comme d'habitude, tu iras chez ta tante Iowaka pendant tout le temps de la chasse.

-Iowaka dit le gamin en sautillant sur place et en pensant surtout qu'il allait de nouveau être le centre d'intérêt principal de la famille d'iowaka durant l'absence de son père.
-Oui, il y aura tes cousins yaothe et keyo, ta cousine brahni. Si tu es sage, je t'emmènerai épier le castor à mon retour.

-Castor mange arbre, beuhhh!
s'exclama gebre tandis qu'une grimace de dégout enlaidissait son visage poupin.Il se souvenait d'avoir un jour voulu imiter le castor. Il avait arraché un bout de bouleau et avait tenté de le maché un moment avant de le recraché fort dépité. Il en avait déduit qu'un castor, ca mange vraiment du pas bon.
-Nous partons pour environ 6 jours. Tu vois, lorsque la lune sera toute ronde et qu'il n'en manquera plus de morceaux, je serai de retour.

-Chasseur papa?
-Non, papa est pisteur gebre.Je dois trouver où se cachent les animaux pour en avertir tous les chasseurs. Et si un gibier est blessé, je dois suivre ses traces et le retrouver.Tu sais, il arrive de courir pendant des heures derrière un animal blessé pour le ramener.


Gebre regardait son père en buvant ses paroles. Même s'il n'en comprenait que le sens général.
La parole, c'est magique et vachement dure. De toute façon, l'important, c'est le ton employé. Si le sens reste confus, les sentiments passent par le ton et gebre sait cela. Ca, il le sait depuis toujours.
Et lorsque gebre est disposé à écouter, ce ton là hypnotise.

Non loin d'eux, une femme marchait et un gamin un peu plus agé que Gebre courru vers elle en criant -Maman, maman.
La femme acceuillit l'enfant contre elle et le souleva du sol de facon à ce que leurs regards soit à la même hauteur. Puis le petit enroula ses bras autour du cou de sa mère. Un sourire satisfait émanait de leurs visages respectifs.
Une chose étonnait gebre. Les autres enfants disaient maman, mais lui n'avait personne à qui le dire.Il arrivait maintenant qu'il pointa une femme de son index et qu'il demanda à son père:
-Maman?
Mais papa répondait toujours non!
Quelque chose n'allait pas. Gebre avait désigné toutes les femmes de la tribu pourtant et aucunes ne s'appellait maman. Mais qui est Maman? Où est maman?. Puis son cousin Keyho arrivait avec un cochon d'indes entre les mains et Gebre courrait vers lui en bouillant de curiosité puis d'impatience. Trépidant à l'idée de la découverte.
Hypidès sourit en voyant gambader ainsi son marmot. Subitement, il pensa à DC. Dans un mois il lui faudrait courir lui aussi. Dans 30 jours il lui faudra vaincre l'invincible.




Chapitre 5
Le pari

Cougar courait. Cougar courrait vite, de + en + vite. A force de sprints, Il devenait vif, de plus en plus vif. Il parvint à attraper des perdrix à leur envol et cela sans utiliser son don d'invisibilité.
Il semait la terreur parmis les troupeaux de vigognes et de guanacos.
Lorsqu'il prenait son élan, et même s'il demeura visible, dans les secondes qui suivaient, le camélidé le plus rapide du troupeau succombait sous les crocs acérés du fauve déifié.
Malgré son pelage épais, on voyait ses muscles titanesques saillir à son moindre effort.

Le jour prévu l'indien se présenta sur la montagne sacrée et , à l'endroit même où il avait deviné la présence de DC lors de leurs première rencontre il y a 12 lunes de cela, il planta profondément un baton torsadé dans la neige, croisa ses mains sur le pommeau, y posa son menton et attendit.
DC descendit vers lui par là même qu'il le fit un an auparavant puis se posta en face de l'humain. Celui ci releva la tête puis, ils s'épièrent durant de longues minutes.
Cougar toisa l'homme et remarqua que celui ci avait maigrit.
Son visage affiné supportait des yeux au regard intense.
L'homme paraissait serein et cela vexa profondément DC qui se décida le premier à briser le silence.

-Et bien humain.
Quelle sont les règles de ta course?
Doit on courir vers l'arbre là bas où bien celui d'après?
Quel est donc ce voeu qui te pousse à exposer ainsi ta vie?
Fait vite, j'ai un coeur à manger et je me suis reservé depuis ce matin afin de mieux l'apprécier.

-Je pense que mon coeur te serait bien indigeste DC mais, soit, finissons en. Voici les termes de mon pari:

Nous rallierons l'océan, et chacun d'entre nous rapportera un peu de son eau salé. Le premier de retour déversera sur ce bâton torsadé le liquide magique. Si tu es vainqueur, que j'apparaisse sur l'instant à la place du bâton et tu pourra savourer ta victoire comme il te convient.Si c'est moi qui rallie le baton en vainqueur, tu conférera à ce bout de bois, l'essence magique nécessaire à la réalisation de mon voeux.


DC dut blêmir car il disparut un moment de la vue de l'homme.
-L'océan? Mais l'océan se situe au delà même de ma vision surnaturelle et je n'y suis jamais allé.

-Cette épreuve est donc à ta mesure DC.


DC s'approcha du jeune humain et d'un coup de griffe rageur entailla profondément son tibia.
Le sang jaillit aussitôt.
-Par contre elle semble maintenant hors de tes possibilités petit humain. Lorsque l'on pari, il faut que l'énoncé en soit clair et exhaustif. Te voici bien diminué.
DC marqua un temps d'arrêt dans sa phrase, comme pour permettre à l'humain de bien en saisir la portée et l'exactitude du raisonnement.
-T'avoues tu vaincu où souhaites tu encore concourir et ajouter à ta souffrance?
-Pour moi, il n'y aura de défaite que dans la mort DC!

Un rugissement gigantesque réveilla les montagnes alentour. Tiraillé par l'impérieux besoin de détruire l'insolente et ridicule parcelle de vie qui le défiait, DC se tourna pourtant vers l'ouest et bondit. Il disparut rapidement derrière une colline enneigée.
La COURSE avait commencée.





Chapitre 6
L'histoire D'atalante

Voici 4 jours que hypides était partis du village et les anciens se réunnissaient comme d' habitude pour discuter et discerter des choses du clan.Le projet de phyl hypidès déliait de nombreuses langues depuis plus d'un an. Beaucoup pensait que c'était pure folie.La discution dériva aujourd'hui sur le passé d'Atalante.
Femme magnifique à la peau pâle et aux cheveux claire mais au nez pointu, elle prétendait être née fille d'un peuple vivant à l'est au delà d'un vaste océan peuplé de chimères.
Alors que tous les érudits du clan savent bien que vers le soleil levant seule la forêt domine l'horizon.

Elle assurait qu'un esquif capable de transporter deux cents hommes et femmes avait franchit l'immensité marine en 40 jours. Le chef de leur clan voyageur se nommait Cortez. Il serait, paraît t'il, un guerrier puissant.
Abordant les côtes, il désigna un jour 20 familles parmis lesquelles les parents d'atalante pour qu'elles marchent à travers la forêt et s'installent le plus loin possible vers le sud. Jusqu'à un pays baptisé el dorado.
Atalante disait que son père était un fils du peuple Grec et que son prénom, atalante, prouvait cette origine alors que sa mère, elle, était née d'un sang similaire à celui de cortez. Espagnol.
Les 20 familles élues voyagèrent donc vers leur destiné durant des semaines. Beaucoup furent décimées par l'épuisement, les animaux où la maladie. Ils voyageaient souvent la nuit pour se protéger des populations inconnues qui peuplaient ses contrées. Un jour, les survivants traversèrent une région peuplée d'hommes nus et belliqueux, qui, grace à des flechettes, anéantirent les quelques rescapés de cette épopée suicidaire.
Ainsi moururent ses parents. Atalante, qui était alors agée d'une dizaine d'années et seule survivante de l'hécatombe parvint à se terrer puis à rallier au bout de nombreux jours d'une marche épuisante et solitaire, les contreforts des Andes.
C'est là qu'elle fut recueuillie voici dix saisons par le clan en lisière de la forêt. Petite chose seule et terrifiée, mais dotée d'une force tant physique que mentale insoupsonnable au regard de celui qui la rencontrait ce jour là.
Le seul objet qu'elle avait conserver de son existence antérieure était un long baton sculpté qu'elle nommait caducée ,qui avait appartenu à son père et qui représentait 2 serpents se faisant face enroulés autour d'une baguette et surmonté d'un cercle. Pour Atalante, ce sceptre avait une signification puissante qu'elle enseigna à ceux qui aimait l'entendre conter les évenements et les mythes de son étrange vie passée.

Au sein de la tribu, Atalantes appris. Grandie.
Le clan avait accepté puis aimé cette jeune fille courageuse et intelligente. Ses qualités portés aux sommet dans la hierarchie des principes fondateurs du clan effacaient toutes les différences physiques et permettaient à Atalante d'exprimer son originalité sans qu'elle ne patisse d'un quelconque mépris.
Elle avait aussi apporté au clan des connaissances nouvelles et étonnantes comme la roue. Grace à Atalante, la vie dans le clan était devenu plus facile.
Puis elle trouva l'amour en phyl hypides. Un enfant naquit. Gebre.
Deux jours plus tard Atalante décédait.
Il y a un peu plus d'un an. Déjà.





Chapitre 7
La course

L'homme ramassa une poignée de neige qu'il appliqua sur sa plaie sanglante. Lorsque l'hémoragie stoppa, il ouvrit son sac et se confectionna une sorte de décoction à base de plante qu'il maintint sur son tibia grace à une fine bande de cuir.Soulagé par cette compresse improvisée, il parvint à se lever. Il débita la branche d'un sapin, et s'en servant comme d'une béquille rejoignit en claudiquant les traces laissées par DC.

Deux heures avaient passées et il y a longtemps dejà que DC avait stoppée sa course effrénée et il avancait maintenant parfois au pas, parfois dans un trot léger tout en pestant contre cette perte de temps que constituait ce pari lancé par un bipède halluciné.
Les buissons avaient succédés à la prairie qui avait elle même succédée à la jungle. Cette jungle qui délimitait le royaume millénaire de DC. Vingt heures s'étaient écoulés et maintenant un désert s'étendait face à DC. Foncer vers l'ouest. Toujours vers l'ouest, par delà le desert. La fatigue commencait à appuyer sur les épaules de DC et il s'accordait des pauses de plus en plus fréquentes.
Puis Ses pauses s'allongèrent.

L'homme quant à lui, se remettait de sa blessure. Maintenant, il trottait en boitillant encore un peu. L'os avait été épargné par les griffes de DC et la cicatrisation se passait bien. Son automédication s'avérait efficace et bientôt, il ne ressentit plus de gêne de cette blessure et son inquiétude se focalisait dorénavant sur l'avance que DC avait pris sur lui.
Il avait depuis quelques heures bifurqué et délaissé les traces de DC pour rejoindre un petit lac aux eaux suffisement pures pour qu'il s'y baigna. Un observateur attentif pouvait remarquer une tache de naissance qui dessinait sous son coeur le profil d'un coyote.Son père et le père de son père portaient également cette marque que d'aucun assurait qu'elle était la marque des pisteurs.Le fait est que tous ces aieuls avaient été les meilleurs pisteurs du clan.
Il remplit sa gourde à l'embouchure de la petite source qui alimentait le lac de l'eau des glaciers. L'homme se vêtit plus légèrement et seint son front d'une coiffe humide qui le protègera du soleil. D'ailleurs les premiers rayons promettaient une matinée caniculaire. Ce bain nocturne lui avait insufflé un nouvel élan et hypides sorti de l'onde revigoré et plus déterminé que jamais. Il reparti d'une foulée courte mais plus fréquente à l'opposé du soleil levant.

Dc parvenu au bord de l'océan regardait les vagues qui lêchaient la côte.Le brouhaha répétitif lorsqu'elles cassaient sur la grève l'hypnotisait.Il s'imagina que les vagues l'applaudissaient.
Il lapa longuement une flaque d'eau croupie d'un étang proche. Puis, l'échine courbée, il rejoint un rocher à l'ombre duquel il s'allongea. Il eu des dificultés à s'endormir. Mais lorsqu'il y parvint, il sombra dans un sommeil lourd et emplit de douleur.
C'est certainement son instinct surnaturel qui l'éveilla et lui fit tourner la tête vers le nord. Son oeil possédait l'acuité du condor et il put reconnaître à une dizaine de kilomètres l'infime humain qui remplissait une gourde dans l'onde océane.
DC allait perdre. Il le sentait. Son sommeil lui avait redonné quelques force, mais l'humain là bas était revenu sur lui et repartait maintenant d'un foulée courte et pleine d'aisance que DJ savait ne pouvoir égaler. Cet humain transcandé vaincrait dans les heures à venir et cela était inconcevable.